Comment je viens de me faire censurer pour un baiser "royal" 

Puisque j'ai décidé d'écrire un article sur le baiser de l'ange, j'ai pensé demander à ChatGPT de me concevoir une belle image. J'ai donc demandé à ChatGPT de m'illustrer l'empreinte du souffle ou le baiser de l'ange, c'est tout. ChatGPT m'a répondu qu'il ne pouvait pas, en raison des restrictions de contenu, mais qu'il était disposé à écouter une autre idée de ma part. Je lui demande pourquoi le baiser d'un ange pose problème, et il me répond que cela découle de limitations imposées sur les concepts spirituels, religieux ou mystiques en raison de représentations qui peuvent entrer en conflit avec des croyances sensibles. Par conséquent, ma demande a entrainé un blocage technique pour éviter toute offense ou mauvaise représentation.

Je me sens légèrement stressée, mais je lui demande s'il a le droit de dessiner un ange sur une image. Il accepte, à condition qu'elle reste générique et qu'elle évite de s'inspirer des figures sacrées spécifiques ou des éléments iconographiques associés à une tradition religieuse particulière. En d'autres termes, elle doit rester neutre et artistique. Tant mieux ! Je ne suis pas affiliée à une religion, mais je suis spirituelle, donc j'aimerais que mes écrits puissent toucher tout le monde sans heurter personne. Je lui demande donc une image d'un « ange » universel et symbolique, qui évoque la spiritualité sans se référer à une religion spécifique. Malheureusement, cette idée est rejetée. Alors, je propose de représenter une fée à la place. Cependant, quelque chose manque : je souhaiterais voir une chaise sous le baiser que la fée envoie du ciel vers la terre, avec un être humain en dessous. Tout à coup, un message rouge s'affiche, signalant une erreur. Je suis incapable de soumettre quoi que ce soit, ni de générer quoi que ce soit. Dans un élan de frustration, j'ouvre une nouvelle page pour répéter ma demande, mais avec quelques modifications. Cette fois-ci, je demande l'apparition d'un papillon céleste et immatériel, qui délivre un baiser transporté depuis les cieux, sur un trône royal, jusqu'à la terre. Et encore une fois, ma description contient des éléments qui ne respectent toujours pas leur politique de contenu. Grrr ! Je dois admettre que ça commence à m'énerver. Alors, je demande ce qui ne va pas avec « leur politique à la noix ». ChatGPT semble percevoir mon agacement et répète l'interdiction d'interaction et de signes religieux. Je lui demande donc de se montrer plus précis en identifiant spécifiquement le symbole en question. Le problème relève apparemment de mon désir de déposer un baiser céleste sur un « trône royal ».

À cet instant, la frustration me gagnait ; je ressentais de l'exaspération. Je me suis exprimée en disant que cela ressemblait à de la censure et que c'était même un peu extrême. Je n'ai pas demandé à dessiner un prophète dans une situation humiliante, mais simplement un baiser céleste. J'ai tenté de souligner l'idée selon laquelle un baiser échangé entre un homme et une femme, ou entre un parent et son enfant, devrait être tout aussi sacré qu'un baiser angélique accordé à un être humain. Je voulais également illustrer ce que je devais écrire sur le baiser de l'ange qui insuffle la vie ou qui éveille à la parole bienveillante. J'ai cherché à représenter l'innocence et la grâce d'un baiser, de la manière la plus majestueuse possible, comme si c'était une action remplie de divinité ou de noblesse. J'ai cherché à représenter le baiser non pas comme un acte réservé à une personne royale, mais comme une action noble et pure en soi. Mon intention était d'illustrer la beauté et la majesté d'un baiser, en le comparant à une action céleste ou divine, en mettant l'accent sur son intégrité plutôt que sur les individus impliqués.

Je suppose que ce n'est pas une tâche facile à réaliser, sinon je l'aurais accomplie moi-même. J'ai souhaité qu'elle possède une ressemblance comparable à un souffle angélique. Quel meilleur symbole de son importance et de sa royauté que de le représenter assis sur un trône majestueux ? Comment dessiner un baiser lumineux et précieux qui flotte et se dirige avec douceur sans lui attribuer une forme spécifique ? Sauf en utilisant le souffle, représenté par un être éthérique qui le souffle sur sa main, il est compliqué de dessiner un baiser de bonté dans l'espace, orné d'une auréole de céleste.

Je me sens triste de ne pas avoir pu entamer cet article avec une superbe illustration. J'ai vécu une expérience antidémocratique avec une intelligence artificielle. Cela implique que les programmeurs ont exigé qu'il supprime jusqu'aux illustrations les plus simples, comme celles d'un ange ou d'un papillon, si elles sont associées à un « symbole interdit ». Le fait de ne pas avoir le droit de dessiner un trône allant du firmament jusqu'à la Terre est préoccupant. Je n'ai pas demandé à représenter une personne connue, juste un objet et la représentation d'un baiser soufflé. 

J'avais prévu une analyse, alors je vais la conter.

Le baiser de l'ange : une métaphore spirituelle universelle

Selon une croyance mystique, chaque âme qui vient sur Terre serait marquée d'un baiser angélique lorsqu'elle nait. Les gens perçoivent ce baiser invisible, placé entre les lèvres et les narines, comme un geste de tendresse divine. Sa signification varie en fonction des croyances populaires. Pour certains, c'est le transfert de l'énergie vitale, évoquant la création d'Adam dans la Genèse : « Dieu insuffla dans ses narines un souffle de vie ». Cela symbolise l'essence de la vie et le potentiel spirituel de l'être humain. Certains perçoivent ce baiser comme l'effacement des mystères cosmiques. L'ange effleurerait l'enfant au moment de sa venue au monde. Par ce geste, il effacerait les connaissances célestes acquises que le nouveau-né a encore en lui dans l'utérus, pour qu'il se consacre entièrement à son cheminement terrestre. Par conséquent, notre vie sur Terre débuterait par un élan instinctif : la recherche de cette sagesse antérieure, disparue, la quête de ces connaissances ancestrales, perdues. Pourquoi gaspiller précieusement des ressources pour gommer les connaissances acquises, puis devoir les redécouvrir constamment ? D'autres individus croient fermement que le baiser de l'ange laisse une empreinte universelle visible physiquement. Ils la nomment « philtrum », soit la petite dépression entre le nez et les lèvres. Cela me fait penser à un « philtre », comme on dit « philtre d'amour ». Quelques-uns vont jusqu'à dire que cette marque symboliserait une mémoire latente, une connaissance endormie qui ne demandent qu'à se réveiller par un éveil spirituel ou une rencontre significative. La belle au bois dormant ?

Le trône de l'ange

En hébreu, le trône se dit « kissé », ce qui rappelle le mot anglais « kiss ». Intéressant, non ? Le philtrum, cette zone située entre le nez et la bouche, marque le lieu de rencontre des fonctions vitales et expressives. Cette localisation lui confère un rôle symbolique. Le nez constitue un canal du souffle divin, car c'est par lui que passe le souffle de vie. La bouche, quant à elle, exprime l'âme, car sa parole, ses chants et ses baisers expriment les émotions profondes et la connexion à l'autre. Le philtrum sert de passerelle entre la respiration divine et l'expression verbale humaine.

Une empreinte d'amour

Selon certaines croyances, des individus privilégiés bénéficient, au cours de leur existence, d'un « baiser invisible » en plus de celui accordé à chaque personne à sa venue au monde. Ce doux baiser d'un ange représenterait une révélation directe de sagesse divine ou d'éclairage divin, éveillant chez celui qui le reçoit une compréhension profonde de dimensions transcendantes qui dépassent le monde physique. (Si je disais que j'ai reçu ce baiser, on ne me croirait pas !) On associe souvent ce baiser céleste à un accès à des vérités cachées et une connexion intuitive avec l'univers. Ce privilège échappe à toute revendication ou provocation ; il est offert comme une grâce, symbolisant un tournant décisif dans l'histoire personnelle.

Le baiser de l'ange éveille l'esprit, constitue un don de connaissances et laisse une cicatrice lumineuse. À l'instar de Jacob, l'ange a laissé une empreinte subtile, mais profonde, sur lui dans le Livre de la Genèse. Elle métamorphose l'être, lui conférant une sagesse et une responsabilité accrues, mais aussi d'une sensibilité aux dimensions spirituelles du monde. 

Une allégorie de l'évolution humaine

Pour les mystiques, ce baiser évoque une invitation à se remémorer notre héritage spirituel et à dépasser les frontières de l'égo pour s'unir à une conscience cosmique.

L'impact de ce baiser ne se manifesterait pas soudainement, mais plutôt progressivement, car il serait un processus composé d'épreuves, de réflexions intérieures et d'actes d'amour. Ce baiser éclaire l'âme sur un chemin d'éveil. Son empreinte rappelle à chacun qu'il fait partie d'un tout plus vaste, où chaque être vivant, chaque étoile et chaque souffle participent à une danse cosmique. 

Le baiser de l'ange est un mystère universel

Le Cantique des cantiques (1:2) évoque l'intimité spirituelle grâce à l'image du baiser divin : « Qu'il me baise des baisers de sa bouche ! » Ce baiser divin est comparé à une fusion entre l'humain et le divin. Il symbolise la vie qui commence et se termine.

L'embrassade angélique, combinée à un sceau divin, peut aussi se comprendre comme le résultat spirituel d'une transformation après une expérience sacrée, voire comme une grâce découlant d'une cicatrisation après une épreuve. 

Considérons l'épreuve vécue par Jacob, telle que la Bible la décrit. Il a subi des blessures lors d'un combat physique (contre un adversaire humain ou céleste) et dans une lutte intérieure [combat contre ses propres démons, sa conscience tourmentée]. Cependant, après avoir surmonté son passé et sa condition mortelle, il s'est transcendé pour devenir une meilleure version de lui-même, tout en incarnant un être nouveau qui combat les forces obscures. On peut supposer qu'il n'a pas lutté « contre Dieu », mais plutôt contre un adversaire, et que, grâce à l'aide divine, il est parvenu à vaincre son ennemi avec seulement une blessure à la hanche. De plus, il est concevable que, plutôt que de tuer son adversaire, il l'a affronté dans ses profondeurs, faisant face à ses démons internes, à sa propre conscience. Il aurait alors décidé de lui épargner la mort, exigeant en échange une grâce, symbolisée par une transformation identitaire, en devenant désormais un être de paix. Oh c'est beau !