23- Le bateau de Noé

27/08/2023

La noétique est relative à la connaissance et traite les questions de la pensée. Son concept central est le « Noûs » en tant qu’intelligence générale ou Raison qui gouverne le monde. La noèse est l’acte de penser, du grec nóêsis (« pensée ») qui désigne l’opération de l’esprit appliqué à l’universel abstrait, dont le noème est le concept. Noé représente religieusement la conscience de la pensée. 

Si Jésus est le « Je suis » (dont parle Moïse quand il entend la voix dans la lumière), donc le verbe être (logos), alors Noé représente la pensée multiple (ce qui est perçu, ce qui est vu, ce qui est distingué), puisque la dianoiá est la faculté articulée de l’âme qui voit le logos comme autre que nous. Si on regarde les traductions, le « vous », c’est l’intellect et le « nous », c’est la raison. Noé (d’où le mot noétique) est la raison de tous les « vous » qu’il a (a) pris sur son bateau (sa mémoire) et la dianoia est la capacité cognitive humaine (articulation des pensées de Noé), le résultat du processus cognitif immédiat de l’appréhension intuitive (noésis), en quelque sorte, l’effet secondaire du message spirituel ayant produit un résultat psychologique (vision, perception auditive, intuition) de construire le bateau pour sauver un peu de tout et de tous, lors du déluge, pour préserver les souvenirs post-dépression.

Le noumène (« ce qui est su ») a pour participe présent noéô (« je sais »). Le noumène est déjà en soi, par opposition au phénomène qui désigne ce qui nous apparait en passant par l’esprit. En langage oiseau, Noé-eau donc le bateau de Noé est celui qui sait parce qu’il a la conscience de sa pensée. 

Le texte peut être lu dans les 4 sens des points cardinaux, depuis le passé, vers l’avenir, du chaos vers le renouveau, de gauche à droite et de bas en haut. Le bateau de Noé a le droit de varier en degré pour qui tient le gouvernail ou pas, en fonction des différents éléments ; le plus important étant d’être en conscience avec le fil de l’esprit qui relie l’intellect et la raison. Dans un sens, l’histoire de l’arche de Noé nous montre qu’il a eu le réflexe de préserver un couple de chaque espèce afin de pouvoir recréer la vie après le déluge. Il a fait ce que je fais chaque année avec les graines de tomates, de concombres, de courgettes et de poivrons ! On ne sait jamais ce qu’il peut arriver et même si l’univers m’a toujours nourri, j’aime prévoir de préserver l’espèce de plusieurs familles de légumes pour pouvoir nous nourrir… Il y en a qui pensent aux animaux (je les aime) et d’autres qui pensent à manger. Les deux font partie de la survie. En Égypte, des gens ont eu la conscience noétique de préserver des textes qu’ils savaient importants pour l’humanité. Ils les ont cachés dans des jarres à l’intérieur de grottes pour les préserver du déluge anti-culture à cause d’extrémistes qui étaient en train de détruire des témoignages historiques et religieux qui ne les arrangeaient pas pour rester au pouvoir. 

Noé est l’esprit et l’âme de son bateau (νόος, nóos, du grec νέω, néô pour « aller », « nager », « filer »). 

Cela me fait penser au mot noétique et à nautique pour les sports sur l’eau. Nautique -> latin nauticus, grec nautikòs, dérivé de nautês pour marin et de naûs pour navire, de l’indo-européen « néh.us », dont la reconstruction (s)neh (nager, flotter) donne le latin « no ». Dans différentes langues, « no » signifie « eau » (Papou) ou « nous » (en Corse). Mais le mot No est aussi apparenté à natiso pour allaiter et nutrio pour arroser. 

On constate la puissance du no, la puissance du nom Noé et toute la portée des conséquences de nos pensées selon l’absence ou la présence de notre conscience. Si j’ai conscience de ce qui est à préserver parce que quelqu’un annonce qu’un tsunami arrive ou une tornade, une tempête, un déluge ! alors je construis un abri (ou j’en trouve un) et j’essaye au mieux d’y mettre ce qui permettra d’assurer la survie d’autant de personnes que possible. 

L’histoire de Noé est en chacun de nous. Elle se superpose en présence, car elle est passée, présente et future. Elle a été, elle est encore et elle sera toujours une nécessité pour l’humanité. 

Suivre le fil d’Ariane, c’est suivre le fil de sa pensée et discuter en esprit entre son intellect et sa raison. Il y a l’objet de ma pensée et il y a ma pensée qui perçoit l’objet. 

Notre esprit est tel un bateau dont nous choisissons les souvenirs à préserver comme nous choisissons les mots pour élaborer les phrases qui vont expliquer notre conscience. 

Le bateau de Noé est le bateau de Thésée. 

S’il reste à bord et qu’il est entretenu régulièrement, il restera identique à lui-même et il sera reconnu pour ce qu’il est parce qu’il ne changera pas. Mais s’il part naviguer, les « âmventures » (j’ose inventer ce mot pour expliquer que l’aventure de l’âme est ce qui doit arriver, c’est le destin de l’âme) le changeront, le sel lui donnera de l’énergie, mais burinera sa coque. Le soleil le séchera et le bronzera, mais la lune l’éclaircira. 

Le bateau de Noé est le navire de la conscience de notre identité. 

Qui suis-je ? J’étais, je suis et je serais. Je suis passée, présente et future si je suis encore là après chaque après.

Je suis le fil de mon destin sur l’haut de mon esprit (autant que possible). Ma bonne aventure est une intrigue et ses hasards des péripéties. Et malgré les souffrances endurées par les épreuves des monstres sous-marins et terriens, avec l’aide de bons marins et de bonnes sirènes (la sirène est la corde tressée pour conserver et guider les âmes et pas forcément le monstre séducteur dont on nous rabâche les oreilles pour encore stigmatiser le pouvoir féminin) rencontrés sur les eaux, ce que je conserve comme ma bible individuelle, ce sont mes textes sacrés que mon « ça » éclairé divinement m’a permis d’écrire afin de préserver le témoignage de mon vécu inopiné dont les signes furent suffisants pour que je les transcrive sur le navire collectif de la pensée noétique.

Merci à Noé, dont l’esprit m’a soufflé, l’identité de Thésée, 
par le murmure des anges, depuis le haut des eaux.

La dianoia est la connaissance rationnelle que l’intuition de Noé (noési) permet de comprendre. C’est la substance du « nous » intérieur, qui fait coïncider la vérité logique via mesures supérieures qui sont pesées par l’esprit de pensée (du latin pensare pour peser…). Ainsi, les conclusions sont compatibles grâce aux outils de l’esprit (intuition immédiate, foi, sentiments, intellect, etc.)

La dianoia est la pensée bipolaire qui travaille en harmonie avec chaque hémisphère, sur la terre comme en mer, à droite et à gauche, en haut et en bas. Elle est ainsi la condition de la mémoire sur la voie de l’universel.

La dianoia est le dialogue de l’âme avec elle-même et dont l’opinion est l’aboutissement.

Aussi, je tiens à ajouter que la paranoïa peut avoir un double sens et que ce mot n’est pas à cataloguer que dans le sens psychiatrique. Comme un parachute permet de se préserver du mauvais sort d’une chute afin d’atterrir en douceur autant que possible, la paranoïa peut être nécessaire à la préservation de l’espèce, car elle est là pour parer et indiquer quelque chose d’anormal qui ne vient pas toujours que du nous intérieur et qui peut provenir d’un phénomène extérieur. La paranoïa n’est pas qu’une maladie, elle est aussi un parapluie. Alors avant de traiter quelqu’un de paranoïaque, on peut chercher s’il n’y a pas d’autres causes que son imaginaire ou un cerveau dérangé. 

L’esprit de Noé en dianoia est la capacité de se remettre en question soi-même ainsi que ce que l’on croit, ce que l’on a analysé et même nos conclusions. La révision n’est pas seulement un rappel de ce que nous avons appris, c’est également la vérification des pneumatiques (souffle du corps, souffle de l’esprit), des niveaux d’huile (articulations mentales et physiques), amortisseurs (protections contre les douleurs vis-à-vis de nous-mêmes, mais aussi envers les autres), freinage (on ne laisse pas nos humeurs foncer au risque de blesser quelqu’un), éclairage (les yeux, la lumière), etc. C’est comme avec une voiture, un bateau ou un vélo. La dianoia est la vérification de notre conscience culturelle et intellectuelle. 

La noia et/ou la dioanoia est la pleine perception du principe de l’âme. Elle est l’identité de l’esprit le plus haut, celui vers lequel nous devons tendre (du mot tendresse) en conscience pour filer vers l’amélioration de la pesée humaine, la pensare du logos, la pensée de la vie et de l’ADN (Eve, Adam et Noé).

Bonne conscience à toutes et à tous.