38- À la sueur de mon âme

18/12/2023

I am. Je suis. I soul. J'âme

Cette vie est déconseillée aux âmes sensibles.

Pourquoi ne dit-on pas : "ce film est déconseillé aux gens ou aux êtres sensibles" ? Parce que la sensibilité de l'âme dont la profondeur n'a pas d'égale réceptionne les sens plus que la norme commune. 

En effet, il m'apparait comme une évidence que si la majorité de la population était sensible à la violence qui fait peur, il y en aurait beaucoup moins dans les films. 

Il y a tellement de gens qui ont envie que la fiction fasse vraie que de plus en plus ont le désir qu'elle le soit réellement, au risque de perdre toute empathie envers la souffrance d'autrui, la confondant avec les émotions d'un bon moment à regarder et un jeu de rôles qui n'en est pas un pour tout le monde... 

Ô ! Âmes sans piédestal ! Pourquoi autant de détermination ? Que cherchez-vous à terminer dans votre jeux de dés ? L'indication de votre état d'âme vous localise dans une inversion de contraste ! La situation vous caractérise d'une inanimation aux formes altérées. Être vrai anime, avoir la réalité met un pied dans le passé de l'avoir vécu. 

J'ai lu quelqu'un récemment qui critiquait le paraitre. J'ai ressenti le même mépris pour ce mot que d'autre pour celui de l'égo. J'ai pensé aussi, lorsque j'étais plus immature, que trop penser à soi était égoïste et narcissique. Avec le temps et les expériences qui m'ont rendu malheureuse, j'ai réalisé que la plupart des gens qui demandent sur un ton culpabilisant, d'oublier nos pensées propres sont ceux qui ont la volonté de manipuler leur pêche pour y introduire les appâts qu'ils sélectionnent. 

Il vaut mieux cueillir et manger des pêches que d'aller pécher des péchés.

L'égo et le paraitre font partis de l'être humain. C'est à nous de bien peser nos pensées pour équilibrer leurs caractéristiques et éviter les excès dans un sens ou dans l'autre. 

Exister, c'est ex-ister, c'est-à-dire être en dehors du dieu-fleuve, dans le sens "être hors des yeux", "hors de la source", "hors de son histoire"... On peut exister, mais si on ne vit pas, à quoi bon ? Pour être vrai, pour être animé, l'âme a besoin d'une identité et d'une apparence. Elle doit sentir l'eau du fleuve, la source de l'Ister.

Ister -> Histria -> Historia - Histoire

L'histoire humaine nous montre que la connaissance peut nous mener à la vie ou à la mort, à la guérison ou à la folie, au fruit du péché ou au clou du péché...

Ister est le nom des habitants du Danube. On dit qu'il trouve sa source dans la Forêt noire, ce qui peut correspondre à la mer noire d'Égypte et dans la mythologie, au grand chien noir couché sur le ventre : Anubis, Dieu funéraire de l'Egypte antique.

Pourquoi les Isters ne s'appellaient-ils pas les danubiens ? Pour masquer une histoire tragique ? Ou simplement, le temps aura-t-il déformé la transmission des mots et d'Anubis, on en serait arrivé à Danubie, puis Danube ? Peut-être étaient-ce pour différencier les morts des vivants ? Les Isters étaient ceux qui parlaient, qui avaient quelque chose à raconter et les nubis, ceux qui écoutaient parce qu'ils étaient morts ?

Les Nubiens étaient les premiers habitants de la vallée centrale du Nil, un des premiers berceaux de la civilisation, faisant partis de l'Égypte pharaonique ancienne. Il a dû y avoir un guerre entre le Soudan et une partie de l'Egypte, avant que le nord et le sud ne soient réunis.

Le Dieu Anubis était le gardien des cimetières et des embaumés. D'après le philosophe Plutarque, la tradition s'est créé à la mort de son père Osiris. Lorsque ce dernier fut tué et démembré, désespéré, il tenta, aidé de sa mère Isis, de reconstituer son corps. Ils rassemblèrent les morceaux et les attachèrent avec des bandes de tissus. Ainsi commença le rituel de momification. Ce rite funéraire empêcha aussi les corps de se détacher durant la décomposition. Au fil du temps, ils cherchèrent et découvrirent les baumes pour que les corps sentent meilleurs que la putréfaction. Et la culture de l'embaumement devint une habitude incontournable. 

Anubis devient le premier thanatopracteur de l'histoire en rendant les corps éternel.

Certains disent que s'il était appelé le chien noir ou le chacal, c'est parce qu'il hurlait comme un loup dans la nuit. Il pleurait sans doute sa tristesse, sa souffrance. Je n'ose me projeter mentalement mais je ne doute pas que perdre un proche dans des conditions aussi épouvantable doit être une douleur horrible, qu'il lâchait peut-être dans la nuit, chaque fois qu'il momifiait un autre corps. Pauvre Anubis :-(  Mais peut-être aussi hurlait-il comme les chacals qui cherchaient à s'emparer des morts ?

La mère d'Anubis était laitière, c'est pourquoi il était appelée "Fils de la vache". Dans la mythologie, sa mère fut sacrée "Vache sacrée céleste", car elle apaisait le soif de l'humanité avec abondance. Son liquide divin, appelé aussi "la bière d'Hésat" avait la réputation de guérir les blessures. Elle fut aussi appelée "Déesse vache, nourrice du soleil", car elle a donné naissance au roi, sous la forme d'un veau doré (d'où le nom Inpou, pour chiot ou prince). Anubis devait avoir la peau dorée. Il est devenu le Dieu des funérailles et le Dieu de l'embaumement conférant la vie éternelle. Il était le Dieu de la vie et de la mort.

Cynopolis ou kunopolis devient donc la ville du chien ou des chiens de par le culte voué à Anubis.

Je ne peux m'empêcher de voir un lien avec les salles de cinéma "kinépolis". Le cinéma serait-il en quelque sorte un long fleuve tranquille ou assis au bord, nous regardons les vies de l'histoire passer et trépasser ? Pourquoi "kinépolis" s'appelle-t-il ainsi ? "Mouvement des chiens" dans le sens "animation des vies et des morts" ? "Émotions en action" ? Qui a choisi ce mot connu je crois, sur la planète entière ?

Ainsi, Anubis est devenu le symbole de la métamorphose, le guide des âmes, qui purifie les cœurs et les entrailles souillées et qui évalue ensuite les âmes lors de la pesée du cœur. Anubis est l'ancêtre du conducteur des âmes, le psychopompe Hermès.

Anubis est réputé pour être celui qui juge les âmes lors d'un procès où le défunt comparait pour faire reconnaitre ses droits à la vie éternelle.

Je me demande si chacun a l'envie de vivre éternellement ? Je n'en suis pas certaine. Dans ce cas, peut-on se passer de procès ? Pas sûre non plus, il semble que les dieux savent te montrer ce qui pèse dans la balance.

En effet, on distingue trois points de vue différents pour faire comprendre aux êtres humains les droits qu'ils ont en fonction du poids de leur âme. Lors d'un affrontement judiciaire entre les dieux et les hommes, le premier concept concernerait la confrontation pour l'obtention de la succession du trône. Heureusement, depuis, on a appris à gouverner à plusieurs ! Dans le second concept, le défunt confronte ses ennemis, morts ou vivants, qui l'ont dépouillé de sa vie terrestre. Et pour le troisième, le plus populaire, tiré du Livre des morts, c'est la confrontation du défunt avec un accusateur divin qui le jugera à la plume de Maât, la déesse de la vérité et de la justice. Le mort devra rendre compte à Dieu, pour ses actions et sa manière de vivre sur terre. Il devra passer par le jugement et la confession négative, en la répétant devant les juges.

Lorsque son cœur sera plus léger que la plume de Maat, il pourra alors continuer son voyage, car son âme sera déclarée "clair de voix".