41- Influence (1)

29/12/2023

Il était une fois un fluide astral dont la puissance rayonnait sur tout l'univers. Son courant se répandait au travers de l'éther. Ce son lent et continu se glissait comme une action engendrant une circonstance, écoulant une grippe de phénomènes prestigieux. Elle était une "devine influence" dont l'impulsion d'autorité obligeait à la réflexion d'un savoir inconnu, qui pourtant devait l'être quand même puisqu'il le serait ensuite. 

Sa pratique secrète de la conception est un art du devoir, une identification de facteurs dynamiques, sous une variation de chimie, dont la distribution spatiale séquence les éléments. Sa source est l'hypothèse de la preuve de son existence.

Qu’est-ce qui agit sur la destinée humaine ?

Ce qui est inné provient de l’intérieur. Ce qui est acquis vient de l’extérieur.

1) L’intérieur, endo

– « Intérieur » en sanskrit se dit « antara » ; en grec, « en », « eis », « endon » ; en latin « in », « intro », « intra » ;  en slave « on », en ancien anglais « in » ou « inne ». 

– « Endon » comme le système endocrinien, du grec éndon pour à l’intérieur et « krinô » pour sécréter.

L’inné est en nous. Lorsque Plotin parle des Ennéades, cela concerne l’intelligence intérieure (ὁ νοῦς ἔνδον (ho nous endon)) qui se possède elle-même intimement, car elle est le Sens intime, la puissance sensitive, la sensibilité interne. Mais la racine « ennea » détient aussi le sens du chiffre neuf, comme si l’intelligence intérieure résulte des 9 mois de grossesse.

L’influence innée est comme la forme qui est l’objet de la pensée (eidos) et l’idée (idea) qui sont une seule et même chose de la pensée. L’innée est l’idée et l’influence est la forme de l’objet de la pensée de l’idée. Les deux donnent une influence innée. 

Mais si l’innée est interne, il peut impacter l’externe, par son charisme, son aura, son champ vibratoire, sa bonne énergie, sa colère, sa joie, sa tristesse et toute sa panoplie d’émotion qui peut entrainer autrui.

Le fluent dans l’influent est un fluide qui coule, qui ruissèle ou qui fond. L’influent est un flux interne, inné, mais qui peut déborder, bouillir ou geler, si la racine d’un autre flux sort de son propre fleuve et vient le soulever ou le gonfler. Un fluide peut toujours changer, car il n’est pas rigide.

L’influx est un flux entrant. Du latin influere, pour « couler dans » la rivière, l’air ou la lumière, l’influx provoque une substance fluide ou constituée de vapeur qui est en mouvement et qui se répand dans certains corps.

Les influx provenant des ganglions latérovertébraux cervicaux forment des fibres péricarotidiennes et enfin périophtalmiques autour des artères du même nom (figure 4.13).
– (Philippe Malafosse, Grand manuel de réflexothérapie, 2020, page 76) Cette eau, que l’on boit ici, avec laquelle on se lave, elle donne un influx. – (Charline Quarré, Influx, 2020)

* Il y a l’influx nerveux qui part donc de l’occipital et qui va vers le cœur et les yeux.

Il y a l’influence interne et l’influence externe, l’influence innée et l’influence acquise.  

* Il y a l’influx aquatique qui vient du dehors et qui coule comme une rivière de l’œsophage à la vessie, qui, aidé de quelques bulles de gaz, règle notre équilibre dans l’eau de notre corps et nous permet de « flotter » à l’intérieur de nous même. Lorsque notre vessie est pleine, elle envoie des influx nerveux qui cheminent via la moelle épinière, jusqu’à la conscience, pour lui signaler l’envie d’uriner. (NB : un problème avec la vessie peut être dû à un problème dans la moelle épinière ou dans le cerveau… Mais ne prenons pas nos vessies pour des lanternes en vendant du vent ! La finesse de leurs parois laisserait passer la lumière d’une bougie, mais sont-elles pour autant de vraie lanterne ? Pouvons-nous vendre de la pacotille au prix de l’or ? Le problème peut aussi venir du péritoine ou de la section d’un nerf sur la vessie lors d’une autre intervention chirurgicale par exemple…

* Et il y a l’influx spirituel, qui est une énergie immatérielle ou invisible, capable de produire des effets sans qu’on le sente. C’est une force agissante de conduction et de transmission, un mystérieux secours qui donne la capacité d’agir surnaturellement, de partager des Eurêkas, d’expliquer l’inexplicable, de révéler l’inavouable, de révéler ce qui n’était pas vu jusqu’à là. L’influx spirituel est un mystère divin qui nous fait deviner ce que l’on ne savait pas.


L’influence dans le sens transitif de l’influence sur quelqu’un ou sur quelque chose provient de l’extérieur de notre univers personnel. L’influx spirituel reste interne à mon individualité. L’influx collectif concerne le groupe social. 

La lune influence les marées, une opinion peut être influencée par une propagande. Le climat influence la végétation, il y a des répercussions (trop de pluie peut entrainer des inondations). La télévision influence les jeunes, il y a des incidences (visionner trop de porno déshumanise l’homme en faisant de la femme un objet de fantasmes). Une personne peut en influencer une autre en la mettant sous son emprise (en lui coupant toute communication et en lui faisant du mal physique et/ou psychique). 

Un groupe de personnes peut influencer un autre groupe de personnes. Exemples : 

– Un groupe musical chantant des paroles violentes dans un rythme envoûtant. Les gens en deviendront violents chaque fois qu’ils les écouteront en buvant de l’alcool, mais n’auront pas conscience que cela vient du bourrage de crâne qu’ils s’imposent eux-mêmes.

– Les fans de foot qui vont acheter les draps, les serviettes de bain, les tasses à café, les tee-shirts et les baskets à l’image de leur club préféré. 

– La publicité peut influencer des millions de personnes à acheter ce médicament-là plutôt qu’un autre.

– Un gourou, un sectaire ou un extrémiste peut manipuler pour une raison idéologique.

– Un pervers narcissique, un sociopathe ou un centre de recherche peut manipuler pour une raison psychologique.

Il y a des sphères d’influence où une puissance se voit reconnaitre par autrui un droit d’intervention, que ce soit tacite ou implicite. Et il y a des zones d’influences réservées en fait et en droits à une influence politique exclusive.

Il y a des gens qui ont une mauvaise influence sur les autres, qui vont les pousser à mal agir, qui vont les entrainer de gré ou de force à faire des bêtises. 

Et il y a des gens qui ont une bonne influence sur ceux qu’ils fréquentent, car leur positivité les tirera vers le haut et non vers le bas. D’où l’importance de faire la distinction entre influence et manipulation…

2) L’extérieur, ecto

L’extérieur en grec se dit Ektos. Il est le « au-dehors ». 

Ektos = ecto, comme ectoplasme… 

Certains appellent ça un fantôme, d’autres disent qu’il s’agit d’une substance émanant d’un corps pour se matérialiser en dehors. En biologie, c’est la couche superficielle d’une cellule animale. L’ectoplasme est quelque chose d’immatériel, mais pourtant visible. 

À l’inverse de l’endo, l’ecto n’est pas fluide, parce qu’il forme la partie externe du corps. L’ecto se différencie du flux interne, il est superficiel, en surface et il se modifie, parce qu’il n’existe pas vraiment. L’ecto est une substance mystérieuse qui sortirait du corps d’un médium et apparaitrait tel un fantôme sur lui, laissant voir un visage sur un visage, un corps sur un corps, pour qui le regarde à distance. 

Le fantôme ectoplasme peut être celui d’un humain ou d’un animal, mais il peut être aussi celui d’un objet ou d’une histoire, d’un bout du passé ou du futur et ainsi devenir la hantise pour soi-même ou autrui.

Quelqu’un qui vous hante est comme un ex qui vient constamment tourner autour de celle dont il refuse le départ. Il rôde de manière invisible lorsqu’il ne peut plus le faire ouvertement. Sa victime le ressent, le voit, mais ne peut pas le prouver, à moins d’une enquête sérieuse. Elle est alors hantée par le spectre encore vivant d’un individu qui l’oblige de manière sournoise à encore penser à lui. Il l’oblige, intentionnellement la plupart du temps, à avoir peur de lui afin de ne pas avoir le temps d’être heureuse sans lui. Il l’oblige « malgré lui » à adopter un nouveau point de vue, celui de se méfier, de rester sur ses gardes, de se rendre compte des anomalies. 

Un fantôme, ce n’est pas facile à gérer. Quand il y en a plusieurs, c’est encore plus compliqué… 

Les victimes en série seront hantées par plusieurs ectoplasmes, en présentiel ou à distance. 

La victime d’un réseau qu’elle aura fait tomber aussi, qu’il soit de prostitution, de drogue, de banditisme, de terrorisme ou d’une mafia. Elle ne doit pas affronter ou fuir une influence, mais plusieurs et parfois, elles sont nombreuses. c’est une pression qui écrase telle une presse qui aplatit une feuille de papier.

Dans le même genre, il y a la pression sociale.

La pression sociale est liée à l’influence sociale. Fischer (2010) explique qu’il existe deux formes essentielles d’influence sociale, d’une part, la conformité et d’autre part, la soumission. Ces formes sont, pour l’auteur, « des situations dans lesquelles intervient une modification du comportement qui résulte de pressions spécifiques » (p. 74).

https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-internationaux-de-psychologie-sociale-2016-4-page-505.htm

Comment fait-on lorsque l’on sort du cadre ? Les déviants ne sont pas forcément des délinquants ou des criminels. Lorsque des journalistes cherchent la vérité sur un phénomène qui fait du mal par son inégalité, son injustice ou sa ségrégation raciale ou sexiste, alors sa voix peut être réprimée, qu’elle soit orale ou écrite. Il y a des pays où on tue une personne athée parce qu’elle refuse de se conformer au mouvement culturel et majoritaire d’une pratique religieuse. Il y a des hommes qui tuent des femmes parce qu’elles ont bravé l’interdit de montrer leurs cheveux alors que leur dogme religieux considère les cheveux presque comme des poils pubiens que la pudeur ordonne de couvrir. Ils ont confondu cheveux et poils sexuels lors de la traduction de leurs ancêtres et on en subit encore aujourd’hui les répercussions, autant pour des milliers de femmes que pour les hommes qui n’ont que faire de ces obligations. Mais beaucoup suivent le mouvement, à cause d’une pression culturelle contre laquelle il est difficile de lutter puisqu’elle est inculquée dès la naissance. 

Pourtant, rien n’est impossible, l’excision a été interdite dans presque tous les pays du monde et avec une bonne campagne d’information, ce phénomène d’influence a progressivement été éradiqué. C’est comme l’histoire de la chaussure de cendrillon, de la pantoufle pour les pieds bandés des jeunes filles asiatiques qui pour être « pure » devait avoir le pied le plus fin et petit possible et être capable de marcher sur le pouce comme une ballerine, la torture puissance 1000. Voir article ci-dessous : 

https://anne-tournesol-recherchesanalyses.cms.webnode.fr/l/la-torture-de-cendrillon-ou-la-tradition-du-lotus-d-or/

Je lis dans l’article du Cairn.info que « Fischer estime que la confiance en soi a donc un impact important : si l’individu a peu confiance en lui, il aura tendance à rejoindre la conformité. » 

Cela me rassure et m’apporte une vision plus positive de moi-même. Je pensais être quelqu’un avec peu de confiance en soi. Mais je me suis opposée aux dogmes qu’on a voulu m’imposer, que ce soit en religion, en tenues vestimentaires ou concernant ma façon de penser (« Tu ne dois pas penser comme ça », « tu penses de travers », « tu penses trop », « tu te poses trop de questions », etc.). Ce qui m’a fait souffrir n’était ni leur pratique (tant qu’elles restaient personnelles), ni leurs croyances, mais le fait qu’on cherche à m’empêcher de penser, qu’on veuille formater ma vision du monde, qu’on cherche à effacer ma façon d’analyser. 

J’aime l’histoire de l’étymologie et la philosophie et j’aime chercher les origines de leur existence à ma façon à moi qui n’a pas forcément un cadre universitaire strict et rangé comme les scientifiques l’ont. Je ne suis pas une scientifique, mais cela ne m’empêche pas de faire les liens d’associations universels.

Je ne suis pas universitaire, car je ne sais pas me taire, mais je suis université, car je partage mes découvertes et mon savoir.