46- Le Sphynx et l'Ecclesia (2)

08/05/2024

Le Sphynx et le Pnyx

Si le sphinx était si sacré, c’est qu’il était lui-même créateur. Après tout, on dit qu’il était inspiré des Muses. Mais pourquoi ? En faisant des recherches, j’ai fini par trouver le mot « PNYX ». J’ai eu l’impression d’y voir le mot « Sphynx », sans doute à cause de leurs trois lettres identiques. Dans l’Antiquité, certains mots n’étaient pas choisis par hasard. Ils étaient créés pour que chaque lettre ait une signification expliquant ce que le mot signifie… Les lettres de son nom étaient les signes le représentant.

Par exemple, pour la première lettre, l’ancêtre du « P » est le « Pi ». Oui, celui de la constante d’Archimède, le nombre représentant le rapport d’une circonférence à son diamètre. Pi concerne l’évaluation des grandeurs et la géométrie sacrée.

La lettre "phi", φ, du mot Sphynx, correspond au nombre d'or et le Pi de Pnyx à la géométrie sacrée, c'est-à-dire, au nombre d'or... Phi et Pi, c'est donc du kif-kif au même et si p = pi=phi=phy, alors pnyx = phynx, auquel aura été ajouté le "S" de l'espace-temps ? À méditer...

Mais la lettre Pi tirant son origine de l'alphabet phénicien, sa lettre signifie également "bouche" : celui qui parle. Le Sphynx était un parleur dont la voix était écoutée et entendue, il était peut-être même un homme politique.


En Grèce antique, le Pnyx se situe au cœur d’Athènes, à l’ouest de l’Acropole et domine l’ancienne Agora (place publique). Il est entouré par les collines des Nymphes et des Muses. Il désigne le lieu où l’on se tient, l’endroit où on est serré. J’ai fait le lien entre le Sphinx, dont le nom signifie « serré », et qui a acquis ses connaissances auprès des Muses. Le Sphinx était-il un artiste ? Un poète ? Un astronome ? Peut-être était-il un homme comparé à un lion à cause d’une grosse crinière de cheveux et d’un corps athlétique ? Peut-être parce qu’il était né sous la constellation du Lion ? Mais la légende dit aussi qu’elle était une femme, avec une chevelure de lionne. En tout cas, une chose est sûre, c'est qu'il a acquis ses connaissances auprès des artistes et des philosophes...

Moi qui ai toujours cru que le sphinx était un gardien de pyramide en Égypte, voilà que j’apprends qu’il gardait les tombes de la Grèce antique à Thèbes. Cette information me chamboule complètement : est-ce que la Grèce et l’Égypte ne faisaient qu’un autrefois ? Ou bien est-ce que les deux pays possèdent les mêmes légendes ?

Des artistes, ainsi que des groupes de personnes se réunissaient pour créer et travailler sur des chefs-d’œuvre. Ils étaient inspirés par des déesses qui étaient des muses. Le Sphinx devait être un grand homme porteur de projets inspirés divinement. 

« Les neuf muses étaient Calliope (poésie épique), Clio (histoire), Érato (poésie amoureuse), Euterpe (poésie lyrique), Melpomène (tragédie), Polyhymnia (poésie religieuse), Terpsichore (danse et chant choral), Thalia (comédie) et Urania (astronomie). »
( https://directgrece.com/philopappos-colline-des-muses/ )

La colline des Muses porte aussi le nom de colline de Musaios ou « colline du Musée »… Musée, muse ; c’est logique ! C’est sur cette colline qu’a été découverte la symétrie, considérée comme un synonyme de l’ordre et de l’harmonie. L’art et la géométrie sont donc aussi étroitement liés que l’astronomie et les poèmes, la spiritualité et l’histoire, l’amour et la danse, le chant et le tragique. C’est tout ce mélange d’arts qui permit la création de chefs-d’œuvre merveilleux.


L'Ecclesia et le serment des bouleutes 


À côté de cette colline se trouvait celle de Pnyx, où ont été taillées dans le rocher une terrasse et une tribune dont l’hémicycle atteignait 70 m de profondeur et 119 mètres de large. Cela a permis de rassembler beaucoup de citoyens. Sous l’Antiquité, c’était le siège de l’Ecclésia, l’assemblée des citoyens. En français, le mot est devenu « Église » (assemblée de fidèles). Je comprends mieux pourquoi l’histoire raconte qu’avant, c’étaient les religieux qui faisaient la loi. En fait, c’était les philosophes, les artistes, les penseurs, les plus intelligents. Jusqu’à ce que des extrémistes religieux viennent foutre le bordel. 

C’est dans cette assemblée que se prenaient les décisions concernant les lois, les budgets pour les appliquer, les guerres et les paix, ainsi que les condamnations par ostracisme (bannissement, exclusion). Les lois étaient tirées au sort par les bouleutes, qui étaient les membres du conseil nommé « le Boulè ». Donc, maintenant, je comprends mieux le nom de « boules » lors des tirages au sort avec les boules du Loto, par exemple, ainsi que l’expression qui dit qu’une personne est un boulé quand ce qu’elle décide est lourd… En fait, les boules étaient des hommes :-) c’est pourquoi on parle de leurs boules quand ils nous saoulent ou encore qu’on dit qu’on a les boules quand on est trop tristes. 

Avoir les boules, c’est subir les conséquences de la décision d’un ou de plusieurs hommes. Pour s’en prémunir, à l’époque, les sages avaient créé le serment des bouleutes. J’explique. Les nouveaux conseillers devaient d’abord passer par la « dokimasie », un examen d’entrée pour vérifier leur capacité à s’acquitter de la charge publique (ça existe toujours ça ?). Ce genre de procédure était également requise lorsqu’une cité accordait sa citoyenneté aux étrangers (pour prouver leur connaissance des lois et leur capacité d’adaptation au pays). La docimasie était également exigée auprès des éphèbes avant qu’ils ne deviennent membres de la société. À cette époque, les éphèbes étaient des jeunes hommes libérés de l’autorité des femmes qui avaient reçu une formation militaire, sportive et intellectuelle. 

Je me demande si on ne devrait pas rétablir un genre de docimasie pour les hommes. Tant qu’on n’aurait pas la certitude qu’ils se tiennent bien en société (qu’ils n’aillent ni voler, ni violer, ni tuer), ils resteraient chez leurs parents ou dans l’armée. Ça réduirait peut-être le taux de crimes et de délits dans la société… Le baccalauréat actuel n’est plus vraiment une démonstration du savoir et du talent oratoire (trop de wech-wech). Selon Xénophon, les conseillers ont juré « de conseiller selon les lois ». Selon Lysias, « de conseiller ce qui était le mieux pour la cité », et, selon Démosthène qu’ils feraient « ce qui était le mieux pour les personnes ».

ource : https://fr.wikipedia.org/wiki/Serment_des_Bouleutes


L'Ecclésia et les Héliastes 


Les héliastes étaient les membres des tribunaux dont l'Héliée était le tribunal populaire. Il fallait avoir au minimum 30 ans pour devenir un des 6000 citoyens chargés de rendre la justice (il vaut mieux être mature, en effet. Au fait, quel âge ont les députés et les sénateurs ? Est-ce qu'il y a des limites d'âges minimum et maximum pour faire les lois ?)

Sous Périclès, les héliastes recevaient un salaire quotidien d'une obole, montant porté à trois oboles par Cléon en 425 av. J.-C. L'Héliée est alors fréquentée par le petit peuple désireux de percevoir ce maigre salaire, ou par des vieillards. Le système judiciaire admet alors des dérives, instrument aux mains des démagogues ou détournement de son rôle par les sycophantes. Les héliastes sont moqués par Aristophane, en particulier dans sa pièce Les Guêpes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9liastes

Intéressant...

Les Héliastes aussi avaient leur serment :

« Je voterai selon les lois et les votes des Démos d'Athéniens et du Conseil des Cinq-Cents, et concernant les questions pour lesquelles il n'y a pas de lois par la compréhension la plus juste, pour ni favoritisme ni inimitié. Et je voterai sur les questions mêmes sur lesquelles porte l'accusation, et j'écouterai à la fois les accusateurs et les accusés, tous deux également. Je jure ces choses par Zeus, Apollon et Déméter, et puis-je avoir beaucoup de bonnes choses si je le jure bien, mais la destruction pour moi et ma famille si je renonce » (Max Fränkel (1846 - 1903, philologue)

Pour les Archontes (les magistrats qui dirigent la République), qui avaient leur place à l'Ecclesia, j'en parle ici : Par le talon d'Achille (ache-il) 

Le mot archonte est un terme polysémique, c'est-à-dire qu'il a la propriété d'avoir plusieurs sens ou plusieurs significations. M'origine de sa racine "polysème", du latin "polysēmus", du grec polúsēmos, « qui a beaucoup de significations », composé de πολύς / polús, « beaucoup » et σῆμα / sễma', « signe ».

Par exemple, le théâtre est un art et un lieu. On fait du théâtre ; on va au théâtre. On peut aussi écrire une pièce de théâtre.

Autre exemple avec le mot doute qui peut désigner son propre mot ou une certitude. je doute de quelque chose ou je me doute que c'est ça.

Les mots peuvent avoir des nouveaux sens au fil des transmissions orales et/ou écrites et/ou traduites. Les mots peuvent aussi avoir des extensions de sens (feuille de papier, feuille d'arbre, le jeu "pierre, ciseau, feuille". Le cheminement des mots peuvent s'établir sur des chaines sémantiques et un mot léger en début de chaine peut devenir lourd à la fin de la chaine...En clair si le mot A est synonyme du mot B et que B est synonyme de C, cela n'implique pas que C soit synonyme de A...


Les Stratèges et Périclès

Les Stratèges étaient des membres du pouvoir exécutif. Dix étaient élus par l'Ecclésia, dix chefs d'armées. Le stratège était donc un général, qui avait le statut le plus élevé du rand d'officier. A l'époque homérique, le commandement des armées revenaient aux rois. Les "dieux" grecs étaient des rois... Les zeutites faisant partis des citoyens ayant la capacité d'acquérir des attelages de boeufs, je peux supposer que Zeus en était le chef, le roi et que par rapport à ça, il ait pu être comparé à un taureau blanc...

Athènes était la capitale intellectuelle, artistique et politique de la Grèce. C'est sous Périclès, un homme d'Etat influent, que l'Ecclesia qui siégeait à l'Agora fut transféré sur la colline de Pnyx, dont la racine "serrée" signifie aussi qu'ils y étaient moins nombreux. Périclès par des tirages aux sorts a sélectionné parmi les artistes les plus raisonnés ceux qui feraient partis du système politique et judiciaire. Je ne vais pas rentrer dans tous les détails, mais c'est ensuite que l'Ecclesia pris tous les pouvoirs. Cet homme était si influent, si noble qu'il était considéré comme étant le premier citoyen de sa patrie ; Péraclès était l'Adam du Paradès, du Paradis... ; c'est pour dire. En effet, en avestique pairidaēza, signifie enceinte royale ou nobiliaire, en persan pardēz, voulant dire enclos. En France, en 1606, le paradis était la galerie supérieur d'un théâtre.

Donc, pour en revenir à Péraclès, c'est lui qui permis la naissance de la démocratie athénienne. Il aida le réformateur Éphialtès a organiser un vote au sein de l'Assemblée populaire, pour priver de tous ses pouvoirs l'aéropage qui n'était composé que de nobles. Dorénavant, il n'y aurait pas que les plus riches qui pourraient prendre part aux affaire d'Etat. Périclès fit mettre en place une indemnités pour tous les citoyens qui servaient comme jurés, comme soldats ou marins, mais aussi comme administrateurs (en clair, il mit en place le salaire du fonctionnaire). Les plus pauvres, qui étaient appelés les "thètes" pourraient désormais participer au même titre que les citoyens propriétaires

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/04/pericles-le-pere-de-la-democratie-radicale

Périclès mit fin à plus de 50 ans de guerre avec les Perses et amena la paix pendant 20 ans. Ensuite, il passa une partie de son temps à faire transformer la colline rocheuse, l'acropole, en sanctuaire religieux fait de marbre, le Parthénon.

Sous le règne de Péroclès, on vit briller les oeuvres d'art et de philosophie les plus magistrales, comme celles de Socrate, Sophocle, Euripide, etc.

Athènes n'allait toutefois pas connaître la paix éternelle. En 431 avant notre ère, Périclès fut à l'origine du décret qui allait mener à la guerre du Péloponnèse, contre les Spartiates. « Des plus grands dangers résultera la plus grande gloire pour l'état et pour les citoyens, » déclara-t-il lors d'une allocution face à l'Assemblée. Malheureusement, après 27 ans de guerre, Athènes essuya de lourdes pertes. Lorsqu'une épidémie de peste éclata elle emporta avec elle plus de 20 000 citoyens, dont Périclès et ses deux fils légitimes. Athènes venait de perdre le « premier citoyen de sa patrie » mais son héritage est toujours visible dans le paysage de la ville et dans de nombreuses institutions de par le monde.

Périclès qui avait tant fait pour arrêter les guerres et apporter la paix dû beaucoup pleurer...