57- Le mât de Maât
On ne cache pas la justice

C'est l'histoire d'un homme nommé Khéty, qui se rendit à la cour afin de confier son fils Pépi à l'école des scribes. En chemin, il lui exposa cet enseignement, connu également sous le titre La Satire des Métiers. C'est un texte datant du début de la XIIe dynastie composé par le scribe Khéty, fils de Douaouf, destiné à glorifier le métier de scribe :
« (...) Vois-tu, il n'y a pas de métier qui soit exempt d'un chef, sauf celui de scribe, car le scribe est son propre chef. Si donc tu sais écrire, tout ira très bien pour toi ; il ne doit pas y avoir d'autres métiers à tes yeux. (...) »
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Enseignement_de_Kh%C3%A9ty
Alors, je me mis à chercher et à écrire...
"Tiens bon le mât"

"Tiens bon le mât", Dit la chanson traditionnelle "Santiano", d'Hugues Aufray, sortie en 1961. En réalité, la chanson est une adaptation du chant des marins, nommée "Santiana", qui fait référence à Saint Anne, patronne de la Bretagne et des marins bretons.
Le chant des marins avait pour fonction de rythmer et de synchroniser le travail d'équipe. A la campagne, on l'appelle le chant du travail, chanté par ceux et celles partageant une tâche fastidieuse.. Dans l'ancienne Egypte, il y avait les chants des porteurs ; dans l'Antiquité, les chants des fileuses, qui chantaient pour rester attentives et oublier l'effort, ce qui leur permettait de filer davantage que d'ordinaire. Je crois qu'aujourd'hui, chanter au travail serait un motif d'exclusion... Cela doit faire partie des raisons qui rendent autant de gens malheureux d'aller travailler. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir un emploi où il est heureux de travailler en bonne compagnie.
Depuis la préhistoire, parait-il que le chant des forgerons permet de mesurer le temps et la coordination des frappes. Même les trayeurs de la mer noire ont leur chant pour apaiser les animaux et augmenter la production de lait. Les cuisinières africaines chantaient en utilisant le pilon comme outil de percussion et le mortier comme caisse de résonnance.
Le chant des marins ou le chant des difficultés était une façon de tenir bon le mât, pour aider à rester vigilant et à résister face aux éléments maritimes. comme les tempêtes.
Mais qu'est-ce que le mât en dehors d'être le mot d'une chanson d'encouragement ?
Le mât d'un bateau est une pièce verticale qui sert à soutenir les voiles sur un bateau à voile. Cela s'appelle un "espar", qui est un élément qui joue un rôle technique pour propulser et manœuvrer.. C'est pourquoi l'espar est pour certaines tribus un totem massif, pour sa résistance et sa durabilité. On en a d'ailleurs fait un jeu appelé le "Mât de Cocagne" qui consiste à grimper en haut d'un poteau enduit de graisse ou de savon, pour y attraper des objets suspendus.
Ce jeu au départ n'en était pas un... Le pays de Cocagne qui était une des plus riche d'Europe produisait une plante, la Guèdre, dont le bleu Pastel était tiré, ce qui n'est pas sans rappeler le bleu de certaines coiffes égyptiennes. La Guèdre était broyée et séchée en boules sur le toit des cocagnes. C'est à cause des voleurs qu'on a décidé de les accrocher en haut d'un mât glissant, afin de les dissuader. Puis c'est devenu un jeu et la plante de la couleur bleue a été remplacée par des friandises. Les gens riaient de voir nombre d'entre eux glisser et il y en avait toujours pour croire qu'ils réussiraient là où d'autres échouaient. Ce jeu est devenu très populaire en Europe, surtout en France. Il devint un jeu à la mode en Angleterre, en Amérique, en Inde, en Indonésie et même en Chine, ça en était devenu un défi pour qui voulait se marier
Le 1er septembre 1426 pour la fête de Saint Leu et Saint Gilles, qui est la fête patronale de la paroisse parisienne de Saint-Leu-Saint-Gilles, un mât de cocagne est dressé rue aux Oies avec pour trophée une oie et six blancs. Le meilleur grimpeur ne parvient pas jusqu'en haut mais on lui remet toutefois l'oie seule.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A2t_de_cocagne
Il est restée une expression qui est la suivante :
« Quand on monte au mât de cocagne, il faut avoir les braies propres ! » (quand on s'expose, on s'assure auparavant d'être bien propre).
Cela me fait penser aux gens qui passent à la télé. Il y a des personnes très respectées et d'autres très démolies. Il y a des gens que l'on admire et puis d'un coup, on nous apprend qu'il a fait des choses horribles. On aurait alors préféré ne pas avoir aimé "quelqu'un comme ça". L'orgueil peut donner envie d'être connu et cela peut avoir l'effet inverse. Je pense à la pauvre Britney Spears qui de chanteuse adulée est devenue une personne en souffrances. Je pense à PPDA, grand journaliste qui d'un coup est devenu un homme aillant joué au loup. La télé nous montre des héros puis soit on découvre qu'ils ont été des victimes soit qu'ils sont des criminels. Je sais aussi que quelqu'un de bien peut être accusé à tort par des gens jaloux que le succès ou les vérités dérangent. Il est évident qu'avant de s'exposer, il vaut mieux s'assurer de ne pas cacher de grosses bêtises. Cependant, est-ce que quelqu'un qui a un jour parlé de travers ou qui a purgé sa peine doit-il se cacher à tout jamais ? Ce ne serait pas très juste. C'est pour cela qu'existe "l'Excuse". Si on n'excuse pas, alors on ne permet pas au coupable de racheter ses erreurs (je ne parle pas des récidivistes).
L'Excuse ou la folie

L'excuse ou le fou appelé également le Mat ou le Fol (et non la folle, vous remarquerez...)., est une carte du jeu de tarot français. C'est une carte sans numéro qui fait partie des atouts.
Dans la symbolique psychologique, si on n'excuse pas une personne qui se repend, il devient fou et n'a plus de mât pour l'encourager à poursuivre une vie sur un chemin de justice morale. Et une victime qui n'excuse pas celui qui demande pardon peut devenir folle. En criminologie, on peut comprendre ça comme le pardon ou la psychiatrie.
De nos jours, on a tendance à dire que le pardon n'excuse pas comme si excuser signifiait donner raison. Donner une explication, ce n'est pas donner son aval... Donner une raison pour se disculper ou disculper quelqu'un ne signifie pas que l'on lui dise qu'il était raisonnable de faire du mal à autrui, bien sûr que non, à moins d'avoir été en cas de légitime défense.
Présenter ses excuses à quelqu'un, c'est exprimer un regret. Certaines personnes ont besoin de le faire pour eux aussi aller par-delà de leur faute. D'autres personnes ont besoin que les coupables leur demandent pardon pour pouvoir continuer d'avancer avec moins de souffrances en sachant qu'ils regrettent sincèrement le mal qu'ils leur ont fait. Mais il y a a qui ne s'excusent jamais laissant leurs victimes somatiser le mal qu'ils ont semé. Que dire de ça ? Pour celles qui croient, alors laisser ça à Dieu qui s'en chargera. Pour les athées ou les agnostiques, qu'elles laissent ça dans les mains de la justice si celle-ci est au courant des faits, en souhaitant que la vérité soit l'arme du système judiciaire du pays où elles siègent.
La carte de l'excuse peut se jouer à n'importe quel moment, mais cela ne veut pas dire qu'elle remportera le pli = l'autre peut ne pas accepter les excuses.
Pourque la décision soit équitable et exempte de préjugés, il faut être capable de laisser de côté tout parti pris, ce qui n'est pas une compétence que nous possédons tous. Avant de condamner quelqu'un, il ne faut pas se laisser influencer par une seule personne qui pourrait être le coupable idéal. C'est l'affaire dans son ensemble qui doit être examinée, et non pas une seule personne. Ce n'est pas aussi facile qu'on le pense. Il faut avoir une âme juste, des ailes qui s'efforcent de garder l'équilibre dans la justice, même si le système est imparfait (failles encouragées par ceux qui sont corruptibles, volontairement ou non). La plupart du temps, on juge une souffrance, une vengeance, ou, à défaut, on attribue des responsabilités lorsqu'il y a eu un accident ou des fautes.
Évaluer une situation est comparable à observer une œuvre d'art. Si l'on ne change pas d'angle de vue, on peut être trompé par des ombres statiques ou dynamiques, comme celle d'un objet inerte ou d'un nuage en mouvement. Cependant, en changeant de perspective, la vision s'améliore considérablement. On peut alors voir plus clairement sous un éclairage différent, que ce soit une lampe ou le soleil. Cela éclaircit la vision et permet de peindre ou de décrire le tableau avec un regard plus juste et plus éclairé.
Dans "l'homme à la mandoline" de Picasso (qui a passé des années à explorer l'art africain), il y a un lien spirituel entre la peinture et la musique. L'œuvre a contribué au développement du cubisme analytique, caractérisé par une analyse approfondie de la forme des objets (Mais c'est quoi ce cube ? Et c'est quoi ce triangle ? Qui sont venus en premiers ? Les immense cube et triangle ou les tout petits ?) Il lui fallu éliminer la perspective traditionnelle pour introduire la fragmentation de l'espace et du sujet.
L'analyse d'un cube sera suivie d'une période de synthèse pour rassembler les idées les plus crédibles je suppose. Suivront les collages et la juxtaposition de plans et d'objets.
Comme l'a signalé A. Barr, les termes de « cubisme analytique » « contiennent quelque chose de l'esprit d'investigation et de dissection de la forme que pratiquèrent Picasso et Braque, comme si leur atelier était presque un laboratoire ».
Source : https://www.universalis.fr/encyclopedie/cubisme/2-le-cubisme-analytique/
Les objets sont fragmentés, analysés, dessinés sous plusieurs angles de vue et rassemblés dans une forme abstraite au lieu d'un objet représenté d'un seul point de vue.
L'artiste montre l'objet d'une multitude de points de vue pour représenter le sujet dans un contexte plus large. Souvent, les surfaces se croisent au hasard, enlevant à l'ensemble son sens cohérent de la profondeur. Le contexte et l'objet pénètrent un dans l'autre pour créer un espace ambigu, une caractéristique distincte du cubisme.

De nos jours, beaucoup de connaissances se croisent et écouter la version de 100 personnes différentes peut enlever la cohérence d'un sujet, mais selon certains contextes (criminologie, histoire), il peut permettre d'avoir plus de détails. Cependant, pour éviter les ambiguïtés, il peut être nécessaire de s'assurer d'où vient le point de vue et de qui. Si celui qui dit qu'il a vu alors qu'il ne pouvait pas voir, parce qu'il n'était pas là, c'est comme un faux témoignage.. Celui qui fait semblant d'avoir un point de vue en faisant comme s'il l'avait côtoyé un certain temps, alors qu'il a à peine fait sa connaissance, parce qu'une autre personne lui a demandé ce "service", alors non seulement c'est un faux témoignage, mais c'est aussi une association de malfaiteurs et c'est punissable en pénal. La manipulation en bande organisée est également punissable en pénale par la loi.
Maât, déesse de la vérité
Son ouverture d'esprit et sa rigueur, son sens de la vérité et de la justice, sa conduite équitable, ordonnée et en paix font d'elle la régulatrice du chaos, l'antithèse du désordre sociale, de l'injustice, de la corruption, de la violence et de la malveillance.

Maât représente le concept de justice là où la survie s'organise.
Pour Maât, la norme universelle qui lui vaut d'être harmonieuse, c'est l'équilibre établi par la justice, qui permet à chacun d'agir selon le droit, tant que les actes sont conformes aux lois, à la vérité, à la droiture et à la confiance.
La dimension divine de cette femme anthropomorphe fait que le premier devoir de Pharaon, qu'il soit père, fils ou époux est de faire respecter la loi de Maât dans toute l'Egypte ; parce que le concept de Maât est l'ordre juste du monde.
Le pharaon est le prophète de Maât. L'équivalent grec de Maât, c'est la philosophie platonicienne. Son rôle est de rendre la justice au nom de la déesse.
Pratique la justice et tu dureras sur terre.
Apaise celui qui pleure ; n'opprime pas la veuve ;
Ne chasse point un homme de la propriété de son père ;
Ne porte point atteinte aux grands dans leur possession ;
Garde-toi de punir injustement.
— François Daumas
Maât a 42 lois appelées aussi "la déclaration d'innocence" ou "les confessions négatives." On peut supposer qu'elles correspondent aux 42 juges associés à la vie après la mort et au jugement de l'âme dans la salle de la vérité, qui espère poursuivre sa route vers le paradis du champ des roseaux (aaru en Egyptien) considéré comme le miroir de la culture où riches comme pauvres ont leurs parcelles de terre à cultiver.
Si mon cœur devait être mis dans la balance aujourd'hui, serait-il assez léger et digne pour mériter la paix et la félicité éternelle ?
Je sais que toute personne accusée est présumée innocente jusqu'à preuve du contraire. Au premier abord, j'ai toujours considéré les humains comme des êtres à part entière. Malheureusement, cela m'a causé quelques problèmes, puisque je n'ai pas su détecter les signes annonciateurs d'un danger. Une fois que j'ai compris le lien entre mes réactions physiologiques et mon instinct, je n'ai pas su m'écouter ni m'éloigner. Quand on ne fait plus confiance à personne pour se protéger, on perd de son temps et de sa vie à cause de ceux qui en ont abusé…
Si j'étais juge, je sanctionnerais également les criminels pour avoir abusé de la vie et du temps de la victime. Selon l'auteur, les effets d'une agression sexuelle non consentie peuvent durer des décennies, voire toute une vie. Subir un viol sans consentement, c'est comme emprisonner une partie de sa mémoire, ce qui laisse la victime dans un état de stase, presque momifiée, pendant des décennies, voire pour toujours. Cela représente vingt années d'errance pour un autre fragment de mémoire. C'est 20 ans de perte de repères pour une autre partie de la mémoire qui essaie de comprendre pourquoi. C'est comme une condamnation pour un crime qu'elle n'a pas commis, mais qu'elle a subi ; c'est comme un innocent en prison, c'est la même chose qu'une erreur judiciaire.
Où sont les dieux de la Renaissance ? Où sont ceux qui recollent les morceaux pour redonner vie ?