60- Qu'est-ce que la confiance ?

15/08/2024

A quel con se (con)fier lorsque la confiance a perdu sa valeur ?


Les animaux semblent être les plus honnêtes. On peut se fier à leur amour, à leur fidélité et à leur mécontentement si on manque de sentiments. Je parle des animaux domestiques élevés dans un cadre "normal", avec de l'amour en plat quotidien, de l'affection journalière, une présence réconfortante et de la nourriture à volonté.

Dans un cadre où les besoins primaires sont garantis, on peut faire confiance à la loyauté de notre chien ou de notre chat et certainement d'autres animaux, je n'en doute pas.


Qu'est-ce que la confiance ?

Comment faire confiance à des gens incapables d'être 100% honnêtes avec vous ? Je ne peux pas ! C'est impossible ! 

Si des gens me parlent à demi-mots, qu'ils me montrent qu'ils sont en lien avec des gens qui me parlaient aussi à demi-mots, comment puis-je leur faire confiance ? je ne peux pas. Je me sens harcelée par un effet domino de personnes qui n'ont pas le cran de la vérité. Chaque fois, je crois que ce sont des personnes qui viennent avec une aide sincère, des informations ou un témoignage mais au final qui ne font que s'enfiler comme des billes sur un fil d'incompréhension face à un espionnage en boucle qui dure depuis des années. J'ai tous les symptômes d'une paranoïaque. Mais après avoir été voir un psychologue clinicien plutôt qu'un psychiatre, j'ai appris que j'étais un HPE, c'est-à-dire un haut potentiel émotionnel et que si je ne suis pas un asperger avec un QI d'Einstein, j'ai au moins un trouble en commun avec eux car ma moyenne dépasse la leur : j'ai la perception des détails. Cela ne signifie pas que je les interprète tous correctement, mais je sais que les constatations ne proviennent pas d'une imagination débordante, même si je suis aussi un haut potentiel créatif.

Je faisais confiance à tout le monde avant, à n'importe qui. Si une personne était gentille, c'est qu'elle était un bon humain ; mais quand après elle devenait un mauvais humain, j'en ressortais blessée, même si je ne le montrais pas.

Tant de gens en ont profité... Que ce soit des personnes que j'ai hébergé parce qu'ils étaient mis dehors de chez eux, des gens qui insistaient pour avoir des relations sexuelles, des gens qui avaient absolument besoin d'argent pour quelque chose de plus important que ma propre vie. Il y en a qui m'ont volée, d'autres qui m'ont violées et même certains qui m'ont droguée pour me vendre comme un bout de steak. C'était il y a longtemps, très longtemps, mais parfois, je m'en souviens, comme maintenant.

Comment croire encore à la bonne vertu des gens quand même un brancardier a profité que vous étiez fiévreuse pour vous violer ? Qu'un gynécologue vous a masturbé au lieu de vous ausculter et qu'un autre vous a opéré sans anesthésie dans le cadre d'une expérience avec votre consentement non éclairé? Qu'un spécialiste des victimes vous a observé comme un rat de laboratoire durant des mois et des mois ?

A qui faire encore confiance quand ceux à qui vous faisiez confiance sont ceux qui vous ont trahis ?

A qui faire confiance quand vous réalisez que tous ceux que vous pensiez être des ami.e.s ne l'ont jamais été en réalité ?

A qui faire confiance quand les membres de votre famille ne vous faisaient pas assez confiance pour vous croire et qu'à leurs yeux, vous étiez la personne qui racontait "n'importe quoi" ?

A qui faire confiance quand vous n'avez plus d'espérance en personne ?

Je ne peux ne faire confiance qu'à moi-même.

Avant, j'étais coupable de tout. Un ami est mort d'un cancer ? J'étais responsable. J'avais un diplôme que je ne méritais pas ? J'étais coupable. On m'a agressé ? J'étais la fautive.

Aujourd'hui, je sais que ce n'est pas moi qui ai choisi d'être agressée, ce sont les agresseurs qui ont abusé de la situation en outrepassant leurs droits.

Avant, je doutais de mes capacités intellectuelles parce que je n'avais pas de diplômes, que j'avais arrêté l'école tôt, après un CAP/BEP de secrétaire, parce que j'étais souvent dans la lune et que les maitres de d'école me reprochaient de ne pas être attentive ; parce que je ne gardais jamais trop longtemps mes nouveaux amis, que mes anciens amis me prenaient pour une demeurée, que les petits chéris que j'ai eu me disaient que j'étais intelligente pour ensuite me dire que j'étais folle ou parano quand je détectais une réalité qu'ils auraient souhaité qu'elle reste cachée.

Aujourd'hui, à presque un demi-siècle, je sais que j'ai un capital intellectuel beaucoup plus haut que la moyenne, tout comme mon capital émotionnel et créatif et c'est parce que je suis triple HP que j'ai été une victime en série. Mais malgré cette connaissance, ce n'est pas pour ça que j'ai une reconnaissance de qui que soit ni des coupables, ni de la société.

Au nom d'une formation, on m'a manipulée. Ils profitent qu'il y ait un problème de société pour vous faire croire que vous serez peut-être coupable, afin de voir comment vous allez vous en sortir et si vous vous défendez trop bien grâce à la vérité, alors ils vous montrent qu'ils peuvent modifier la fausse réalité qu'ils avaient créé, en votre faveur. Mais si vous vous acharnez à vouloir conserver la chronologie de vos souvenirs, alors ils vous font comprendre qu'un d'eux se trouve à côté des gens que vous aimez ou qui ont compté pour vous.

Comment croire en quelqu'un quand le risque de la dépendance peut vous faire plus de mal que de bien vu la proportionnalité de vos expériences de vie ?

Je n'ai plus confiance en personne, donc je n'ai plus d'avenir, plus rien à bâtir. Au jour le jour, je survis parce que j'ai un petit animal et une enfant déjà grande et qui n'a plus le temps ni l'envie d'être collée aux jupons de sa mère et qui en a peut-être été privée par des manipulateurs/manipulatrices qui ont parfois trompé nos échanges SMS pour contrôler la régularité de nos échanges.

Je suis coincée dans le temps qui ne se développe que pas à pas et qui n'a plus d'horizon.

La confiance permet la sociabilité et la démocratie. Je suis sociable donc je fais encore confiance aux gens même si je ne leur fait pas confiance. Je fais confiance plus facilement aux inconnus, si on reste en public ; là ça peut être plaisant. Mais quelqu'un qui revient trop souvent et qui au final est sur le fil d'ariane du manipulateur qui tire les ficelles, je cesserais toute confiance. Je fais confiance pour discuter de tout de rien durant le moment présent, mais pas pour envisager une sortie pour aller danser. La dernière fois que j'ai accepté de suivre une nana qui allait à un bal dansant, je me suis laissé influencer pour accepter de lâcher mes béquilles et danser un slow avec un inconnu. C'était du surplace et ça n'a vraiment duré que le temps d'un slow non collé car au final je n'en avais pas envie ; et puis j'ai surpris quelqu'un en train de filmer. Pourquoi ? Si ce n'était pas pour que cela ne serve plus tard à je ne sais quoi ? Qui était ce garçon ? La dernière fois que quelqu'un avait fait ça, trois ans plus tôt, c'était quelques heures avant d'être violée à plusieurs reprises et que l'on ne me vole un projet commercial qui m'a fait perdre toute crédibilité. Est-ce leur procédé pour fabriquer de fausses preuves à l'avance ? Comme ça si un jour j'étais connue pour une raison ou que je devenais quelqu'un de respectable, ces "fouteurs de merde" (désolée, je ne vois pas d'autres mots) iraient sortir photos ou vidéos qui n'ont pas toutes été prises alors que vous étiez en pleine conscience et en pleine possession de vos moyens  ?

A quel con se fier quand malgré le temps qui passe, vous n'êtes pas remise à 100% de tout ce qu'on vous a fait subir ? Que vous savez que les criminels existent et que le monde n'est pas un lieu sécurisé à 100% ?

J'ai entendu un jour un professeur parler de sa profession de foi pour lutter contre le crime et contre les souffrances, mais il ne devait pas croire lui-même en ce qu'il disait. "Je lui aurais donné le bon dieu sans confession" (c'est comme ça qu'on dit ?). Au final, je réalise qu'il réclamait une loyauté qu'il n'était pas capable de donner lui-même. Les autres devaient être loyal avec lui, mais lui ne l'était pas ou ne le pouvait pas. L'impression que j'ai, c'est que cet homme se foutait de la vérité ; ce qu'il voulait, c'était des gens capables de mentir à tout le monde sauf à lui ("je sais ce que vous dites et je sais aussi ce que vous ne dites pas").

La confiance, c'est se sentir en sécurité avec quelqu'un, mais c'est aussi avoir le courage de sa conscience, l'assurance de sa valeur. Je n'ai plus confiance aux humains, car ils manquent trop d'humanité, mais je garde malgré tout une certaine confiance en la destinée ; je ne sais pas pourquoi. On appelle ça avoir confiance en son étoile.

Je sais que l'esprit de certains animaux et de la nature ont le coeur terrien du progrès ; c'est peut-être ce qui me raccroche encore un peu à cette vie difficile.