68- Thora, Torah ou Tora ?

En relisant tous mes articles depuis la création de ce blog, j'ai retrouvé un court texte qui n'explique pas grand-chose : 29- Le Thor du tort. Soudain, j'ai réalisé que le mot Thor se trouve dans le mot Thora. J'ai éprouvé un moment de confusion, croyant avoir mal orthographié « Torah », qui se termine généralement par un H. Pour m'assurer de ne pas commettre d'erreur, j'ai décidé de vérifier l'orthographe, seulement pour me rendre compte que trois manières distinctes de l'écrire existent : « Thora », « Torah » ou encore « Tora ». Mais comment expliquer cette variation ? Sur quels critères se fonde-t-elle ?
Entre Torah céleste et Torah révélée
« La Torah est appelée lumière de l'homme, l'âme est appelée lumière de Dieu. Gardez ma lumière, dit le Seigneur, et moi, je garderai votre lumière. »
Qu'est-ce que la Thora ?
D'après le centre national des ressources textuelles et lexicales, voici la première lexicographie du mot :
A- Thora ou Thora écrite :
1) Loi de Moïse, loi juive. Une Loi a été révélée, à Adam, puis à Noé, à Abraham, enfin, à l'époque de Moïse, au Mont Sinaï, au peuple juif tout entier. C'est la Thora, qui n'est pas loi seulement, c'est-à-dire impérative, mais, selon l'étymologie hébraïque du terme: chemin, voie, mise sur la route, enfantement (A. Neher, Clefs pour le judaïsme, 1977, p. 55).V. judaïsme ex. de A. Harris, A. de Sédouy, juif ex. 5, pharisien ex. 1.
2) Pentateuque qui renferme cette loi. Rouleau de parchemin portant le texte du Pentateuque écrit à la main et lu aux offices religieux, notamment le Sabbat et les jours de fêtes.
B- Thora orale
Ensemble de précisions, de commentaires apportés à la Thora écrite, qui furent consignés (dans le Talmud).
Dans le texte de la Torah, on trouve « hōrā h », qui signifie « montrer, indiquer ; diriger, enseigner, instruire ». Elle véhicule les notions de révélations et de traditions, qui ne se fondent pas sur des dogmes, mais plutôt sur l'éthique, avec une forme de prescription sur la moralité humaine. La première concerne la législation criminelle et les relations sociales, mais elle contient également une pédagogie pour favoriser son assimilation. Dans son sens premier, la Torah sert de charte politique et religieuse. Ce livre est composé de préceptes et de récits décrivant l'histoire passée du peuple hébreu, ainsi qu'une explication du texte révélé. Cependant, il s'est passé des siècles pour que les humains comprennent que, pour la comprendre, ils avaient besoin d'une interprétation constante et renouvelée.
Et c'est l'interprétation qu'on en fait,
qui est ou qui n'est pas, d'inspiration divine.
Trois formes distinctes de la Tora existent : l'écrite, celle qu'on prononce, et celle, non écrite, de la Loi cosmique originelle. Celle-ci transcende les deux premières et possède une portée universelle pour relier (religiare, religion) rassembler les gens du livre, ses lecteurs et ses auditeurs, ainsi que le peuple.
En hébreu, le terme « Thora » se traduit par « INSTRUCTION ». Je saisis que ce n'étaient pas seulement des instructions et des ordres, mais également une explication approfondie, une révélation, une écriture, une lecture et une écoute. Tous ces éléments constituent un parcours pour découvrir son identité profonde, un chemin vers la naissance de son âme. Ces écrits stimulent l'évolution intérieure et le façonnement de sa pensée, à condition d'aller au-delà d'une interprétation littérale, en s'engageant dans une réflexion profonde.
Je crois que
La première éthique de la loi est le noble devoir de faire du bien aux humains (femmes compris...) et d'avoir le goût de la vérité.
La seconde éthique est que la foi ne peut exister sans la raison dans toute sa sagesse. La religion doit être libérale, jamais carcérale. On peut être exigeant envers soi-même, mais être tolérant envers les autres.
La troisième éthique est que la croyance ne doit pas empêcher la clarté de la raison afin d'éviter la confusion. On a le droit de chercher la signification du sens d'une allégorie.
Les différentes orthographes : Thora, Torah, Tora
C'est l'orthographe hébraïque.
Torah :C'est la translittération la plus courante en français et en anglais. Le "h" final représente la lettre hébraïque ה (hé), qui est une consonne douce ou une voyelle à la fin d'un mot.
Thora :Cette orthographe est moins fréquente, mais elle est parfois utilisée, notamment dans des contextes plus anciens ou dans certaines traductions. Le "th" peut être une tentative de rendre un son guttural inexistant en français courant.
Tora :Cette forme simplifiée est également utilisée et met l'accent sur la prononciation.
En conservant les consonnes du mot Thora, on obtient T-H-R.
La lettre Tet pour "T" est la neuvième lettre de l'alphabet hébraïque. Elle représente le Bien profondément enfoui ou l'intériorité. Si ce Bien est caché au monde, il doit être découvert grâce à une quête spirituelle. On peut percevoir le T, ou « la tête », comme un réceptacle ou une protection qui enferme ou qui préserve. Selon une tradition, la lettre « tèt »/tête serait associée au chiffre 9, puisqu'il met neuf mois pour atteindre une perfection suffisante afin de commencer à emmagasiner des savoirs et entrer dans une phase de développement.
La lettre He, représentant « H » dans l'alphabet hébreu, occupe la cinquième place. Elle est étroitement liée à la notion de révélation ou de présence divine. Ce caractère symbolise le souffle divin ainsi que la création, et il renvoie au concept de « Havayah », qui évoque l'idée d'existence (être ou devenir). De plus, le « H » incarne l'épanouissement spirituel découlant du « Tet » qui le précède. Le souffle manifeste le monde cérébral ou spirituel, selon l'interprétation qu'on lui donne ; je crois toutefois que les deux interprétations se tiennent…
Reste la lettre Resh, pour « R », la vingtième lettre de l'alphabet. Cette lettre incarne simultanément un contenant et un contenu. Elle correspond à la fois au véhicule et au message. Elle symbolise son ouverture d'esprit, sa profonde réflexion et sa vaste expérience. Cette communication représente le contenant des pensées, mais aussi la manifestation de l'esprit même, avec ses capacités de réflexion et d'apprentissage. L'hébreu « Resh » représente une figure qui prend des initiatives, qui stimule un mouvement, qui mène quelqu'un du début à sa métamorphose, en l'aidant à atteindre des niveaux plus élevés en qualités spirituelles, à l'instar d'un chaman ou d'un moine tibétain. La lettre française « R » évoque un son proche d'« air », ce qui renforce son association avec des concepts tels que la restauration, le renouveau, ou encore la respiration profonde, une transformation intérieure.
Les initiales THR de la Torah représentent le lien entre l'intériorité spirituelle (tet), la manifestation divine (He) et l'influence ou la gouvernance de cette manifestation dans le monde (Resh). THR est un ensemble de caractères qui recèlent plusieurs sens possibles, ces derniers variant évidemment selon le contexte où ils sont employés. Cependant, mais, dans la Grande Bibliothèque des êtres, connue sous le nom de Torah, on peut les interpréter comme des forces qui inspirent l'âme humaine à chercher la sagesse, la clarté divine et l'épanouissement spirituel.